Les Mosaïques Odorico de Bais
22 mars 2017
La maison située au 13 rue du Dr Lebreton et la boutique « Et un jour, Une fleur » reconstruite dans la deuxième moitié du XIXe siècle, portent un intéressant décor de mosaïque, probablement réalisé par l’entreprise Odorico de Rennes dans l’entre-deux-guerres du XXe siècle.
Les frères Odorico, Isidore (1845-1912) et Vincent, viennent du Frioul en Italie. Ils participent au chantier de l’Opéra Garnier à Paris avec le mosaïste italien Giandomenico Facchina. Ils s’installent en famille à Tours en 1881. En 1882, ils s’associent pour fonder leur propre entreprise à Rennes.
Dans une région n’ayant aucune tradition de mosaïque, ils importent une technique venue de leur province d’origine : la pose par inversion d’émaux dimensionnés (briare) qui permet de gagner du temps sur les coupes de tesselles.
Très bons artisans, ils répondent à des commandes passées par des architectes pour les diocèses d’Ille-et-Vilaine et des Côtes d’Armor, s’inspirant de décors des basiliques de la fin du XIXème siècle (Notre-Dame de la Garde à Marseille, Fourvière à Lyon…) Leur quotidien est fait de décors au sol, principalement en marbre, pour des entrées d’immeubles ou des boutiques.
Isidore Odorico, fils (1893-1945) après une formation à l’Ecole des Beaux Arts de Rennes, reprend la succession de son père. Il la développe considérablement entre les 2 guerres. Il réalise un très grand nombre de décorations de mosaïque essentiellement dans l’Ouest de la France. Grâce à sa formation artistique, il crée de manière tout à fait personnelle des motifs inspirés par l’Art déco, alors en plein développement.
Il collabore avec différents architectes travaillant en Bretagne : Jean de La Morinerie (« Le Petit Carhuel » à Étables-sur-Mer), Emmanuel Le Ray (crèches pour la Ville de Rennes, palais du commerce), Pierre Laloy (postes de Saint-Lunaire, Tréguier, Rennes-République, etc.), Hyacinthe Perrin (église Sainte-Thérèse à Rennes), Roger Jusserand (la « Maison bleue » à Angers), Georges Robert Lefort (grand séminaire de Saint-Brieuc), la poste de Vitré, et un primeur de La Guerche de Bretagne.